Mes fourmis à moi

Publié le par Erwin

Mes fourmis à moi... 

 

 

 

 

 Je me suis intéressé aux fourmis par un cheminement vraiment pas courant.

Non, mon appartement n’est pas envahi par les fourmis, elles ne font pas des razzias dans mes armoires de cuisine, non, elles se sont installées en moi !

 

Depuis mon attaque (il y a de cela 17 ans) elles font un incessant va et viens dans le côté droit de mon corps.

De la tête au pied.  Elles investissent l'hémisphère droit de monm crâne, chuchotent  des trucs incompréhensibles à l'oreille, titillent l'épaule et utilisent mon bras comme tobbogan pour aller se bousculer sans ménagements au creux de la main. Elles semblent se battre pour atteindre lées premières mon petit doigt qui les attire irrésistiblement et poursuivent leur chemin vers la bas de mon corps en tournant autour de la fesse et de la cuisse. Elles jouent à saut de moutons sur mon genou, chatouillent le mollet et se laissent finalement glisser jusqu'au pied où elles ne manquent pas de saluer le talon et tous les doigts de pied individuellement.     

Et c’est le retour à la case de départ, au pas de course, cela ne chatouille pas seulement, c’est souvent à la limite de la douleur

J'ai tout tenté pour m'en débarrasser, les remèdes de bonne femme et ceux de mon toubib, il n'y a que le DDT que je n'ai pas essayé !

Je me suis habitué à leur compagnie en espérant toute fois qu'un jour elles en auront marre et qu'elles chercheront une autre place de jeux !

Revenons-en aux fourmis, aux véritables. En cherchant de droite et de gauche à m'informer sur cette bestiole, j'ai fait des découvertes incroyables ! J'ai appris qu'il en existe environ 6000 sortes différentes. Qu'elles forment de véritables états, tantôt très petits avec seulement une vingtaine de "citoyens", tantôt énormes, comptant jusqu'à 20 millions d'individus.

Elles forment des castes avec des attributions bien précises. Il y a les reproductrices femelles (reines) et les reproducteurs mâles. Les ouvrières, (femelles stériles) auxquelles incombe la besogne du "ménage" et la récolte de la nourriture. En cas de nécessité chaque ouvrière peut toutefois changer d'activité.

J'ai aussi appris qu'il existe des fourmis casseresses ou légionnaires vontinuellement en déplacement en colonnes pouvant atteindre un kilomètre de long, qui, presque chaque soir reconstruisent un nouveau nid.  

 

Des fourmis capables de coudre, les tisseuses !   Elles assemblent des feuilles, pour la construction de leur nid, en utilisant un fil de soie sécrété par des larves et dont elles se servent comme de navettes à tisser. Qu'il existe de véritables routes à fourmis imprégnées de substances odorantes qui permettent aux membres d'un état à suivre leur piste et à retrouver leur nid.  

 

Pour s’orienter elles disposent d’un outil formidable, le compas solaire. La fourmi qui s’éloigne de son nid garde un angle constant avec la direction du soleil, au retour il garde un angle identique, mais vu de l'œil opposé.

Comme d'autres insectes elles ont un "langage de tentacules", elles échangent des stimulations par tâtonnement.

Qu’elles sont de véritables usines chimiques puisque elles fabriquent de l’acide formique qui sert d’arme de défense chimique. Elle peuvent propulser ce poison à une distance d’un mètre. Je me souviens qu’en tant qu’enfant j’ai étendu mon mouchoir sur les fourmilières pour qu’il s'imprègne de cet acide. On disait que c’était bon pour soigner le rhume.

Ce sont de fameux architectes. Les fourmilières constituent de véritables labyrinthes avec des chambres et galeries pouvant s’étendre à plusieurs mètres sous terre, construits sans plan mais selon une certaine logique.

Qu’il y a des mâles avec des ailes, présents uniquement en temps d’accouplement, des femelles qui à la même époque sont munies d’ailes qu'elles perdent ensuite et des femelles sans ailes, avec des organes sexuels atrophiés, ce sont les ouvrières. Chez certaines sortes, les ouvrières se sont développées en soldats avec des mandibules spécialement agrandis, plus mordants et plus efficaces.

 Qu’il y a la petite fourmi rouge, utilisées par l’homme pour combattre les parasites dans la sylviculture (forets).  La fourmi rouge est spécialement prolifique, on compte jusqu’à 5000 femelles dans un nid, capables d’engendrer jusqu’à 1,5 millions d’individus.

Il existe des fourmis herbivores, des carnivores et des omnivores. Chez les herbivores il en existe qui récoltent, stockent et consomment des graines, d’autres cultivent des champignons dans des galeries aménagées à cet effet.

Les carnivores sont des fourmis chasseresses qui se nourrissent presque exclusivement de proies animales.

 

 

  D’autres encore sont voleuses de larves (œufs) pour en faire l’élevage d’esclaves. Jamais je ne me serai imaginé qu’il existe des fourmis capables d’engraisser des congénères avec du miel, au point de les rendre incapables de se mouvoir et d’en faire une réserve de nourriture, des pots de conserves en quelque sorte ! 

Ce qui m’a époustouflé, c’est d’apprendre que la fourmi est capable de transporter l’équivalant  de quarante fois son propre poids.

Leur résistance extraordinaire m’a surpris énormément. Elles peuvent survivre à une irradiation radioactive pendant près d’une année !  Les pollutions les plus diverses ne leur font pas peur, même sous l’eau elles résistent plus de 14 jours.

En cas de catastrophe nucléaire ce seront peut-être elles qui prendront la relève ?

 

 

 Pendant que j’écris ces lignes, mes fourmis à moi se sont rassemblées au fond de mon œil droit, elles semblent fortement intéressées par les périples de leurs consœurs.

Si seulement elles se décidaient à aller rejoindre leurs copines, choisir la liberté ... !

 

 

Publié dans Humour

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