Pourquoi pas ? N° 35 2

Publié le par Erwin

 

Farandoles provençales
 
Ma troisième incursion sur la Côte d'Azur s'est faite plusieurs années plus tard, toujours avec ta grand-maman. Nous étions mariés, deux de nos trois mousquetaires étaient déjà de ce monde. Nous les avons laissés en Suisse, en pension.
C'est en passant par l’Italie que nous avons retrouvé le bord de mer, en passant par Turin, Cunéo, Limone, le tunnel de Tende et Menton.
À Fréjus un hôtel 4 étoiles nous attendait, pour nous c’était du grand luxe ! Notre copain Hans y exerçait son métier de pâtissier.
Pour atteindre la plage privée il n'y avait qu'à traverser la route. Ta grand-
maman s'y faisait dorloter par les garçons de plage qui déplaçaient le parasol dès que le soleil devenait trop importun.
Après notre première nuit nous avons crû que l'on nous avait volé nos chaussures, que nous avions laissés devant la porte de notre chambre. Un coup de fil à la réception éclairait notre lanterne: ces fameuses chaussures se trouvaient dans un casier aménagé dans le mur et muni d'une petite porte qui donnait dans la chambre ! Quel raffinement…
Les repas se prenaient sur une belle terrasse face à la mer. Deux fois par semaine un énorme buffet froid nous émerveillait. Je crois, que pendant les quinze jours de nos vacances nous ne sommes pas parvenus à goûter à tous les plats !
Souvent nous faisions des virées, tard le soir, dans la région. Virées généralement organisées par notre ami Hans, avec d'autres clients de l'hôtel.
Une de ces sorties nous a menés au port d'Antibes, dans un petit bar. Nous étions juchés sur les tabourets du bar pour écluser Gin-Fizz sur Gin-Fizz. Au point que le patron a dû déclarer forfait avant l'aube, quand des marins américains venant de leur bâtiment qui mouillait dans le port, lui ont également commandé des Gins-Fizz, il n'en avait plus, nous l'avions mis à sec !
Une autre fois, c'est la Fête de la bière à la Tour de Mar, toujours la même équipe de l'hôtel, nous nous amusons royalement ! La Tour de Mar était une petite tour moderne en béton, avec une plateforme qui permettait d'avoir une vue d'ensemble sur la côte et sur l'arrière-pays. Aujourd'hui cette tour n'existe plus, elle s'est effondrée accidentellement, je crois même qu'il y a eu des morts.
Les organisateurs de la fête avaient bien fait les choses. Il n'y avait pas seulement de la bière de Munich, mais aussi des serveuses garanties bavaroises ! Tout y était, la qualité de la bière et le volume des serveuses…
Comme toujours, c'est quand la fête est la plus belle que l'heure de fermeture vient gâcher le plaisir ! Mais nous ne nous laissons pas décourager pour autant. Sur une petite place de ce quartier de villas huppées nous plaçons nos voitures en demi cercle, avec toutes nos radios branchées sur le même émetteur qui diffusait de la musique de danse et nous continuons le bal pour notre compte personnel !
Les habitants des villas avaient fait venir la police, avec l'intention de nous faire déguerpir, mais ils se sont fait apostropher par les gardiens de la paix:"Laissez-les donc s'amuser, on n'est jeune qu'une fois !".
Un autre soir, nous avons été souper dans une auberge en dessus de Menton. Au milieu de la forêt de pins, je me souviens d'une grillade d'agneau et d'un petit tonnelet coincé dans les branches d'un arbre d'où coulait un fameux Rosé de Provence… !
Bien sûre, nous n'avons pas omis de visiter St Tropez, mais Brigitte Bardot n'a pas daigné me recevoir (elle ne sait pas ce qu'elle a manqué…)
Sur le port il fallait à tout prix prendre un pot "Chez Sénéquier", célèbre établissement où toute la gentry et les snobinards se retrouvaient. On a dû faire la queue pour dégotter un petit coin de table sur la terrasse.
Bien que les combats de taureaux avec mise à mort sont interdits en France, la ville de Fréjus organise chaque année des corridas dans son antique arène. On nous a dit que les organisateurs payaient une forte amende pour pouvoir enfreindre la loi et qu'ils offraient la viande de leurs victimes aux hospices et maisons de retraite de la région. Ceci excuse-t-il cela ?
On peut être pour ou contre la corrida, mais il faut l'avoir vue pour pouvoir en parler. Je l'ai vue, et je trouve que c'est un spectacle cruel, les chances ne sont pas du tout les mêmes pour la bête que pour l'homme. Il faut vraiment être né là dedans pour admettre ce genre d'atrocités !
Les arènes de Fréjus ont aussi servi à quelque chose de bien. Elles ont sauvé une partie de la ville lors de la tragédie du barrage de Malpassé. En effet, lors de cet accident, qui a vu le barrage s’effondrer, les eaux tumultueuses qui se déversaient du lac artificiel ont été détournées par les murs des arènes. Ainsi elles ont permis d'épargner bien des vies humaines.
Nous avons visité le site de la catastrophe, c'est impressionnant de voire disséminés dans la campagne ces blocs de béton provenant du barrage effondré, numérotés pour l'enquête et laissés là, comme un avertissement.
 

 
Un jour, je faisais la sieste dans la chambre d'hôtel, quand je suis tiré de ma somnolence par les hurlements stridentes des sirènes des pompiers. Sensibilisé par les incendies de forêts qui sévissent dans toute la région, je prends peur, quand je vois les pompiers dérouler leurs lances et prendre position autour de l'hôtel. Heureusement, ce n'était qu'un petit feu de broussailles derrière notre hôtel.
Mais, quelques jours plus tard cela est devenu très sérieux pour bien des habitants des belles demeures dans les pinèdes avoisinantes. Le feu avait envahi les bois entre Fréjus et St Tropez. Les habitants quittaient leurs maisons menacées par d'énormes flammes. Il faisait nuit en plein jour, le soleil n'arrivait pas à percer la fumée noir qui s'élevait du brasier.
Je vois toujours devant moi les gens qui venaient se réfugier dans notre hôtel. Des femmes qui entreposaient dans le coffre-fort de l'hôtel leurs coffrets de bijoux et des hommes qui y mettaient de grosses enveloppes… Ce furent nos premières et uniques vacances sans nos enfants, je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir un sentiment de culpabilité de les avoir "abandonnés" pour nous amuser…
Quand j'ai vu que Serge ne voulait pas quitter sa nouvelle "maman" j'ai été réconforté, nous n'étions pas de si mauvais parents que cela. !

 

 

Mini rubrique  d'Erwin  

  

Le froid ne tue pas les microbes !

 

Tout comme moi tu as certainement entendu dire autour de toi "Le froid c'est bon pour la santé, il tue les microbes et bactéries".

 

Cette Idée reçue a la vie dure. Le froid pousse peut-être les microbes et autres bestioles à hiberner, mais il ne les extermine pas. La grippe ou la gastro-entérite, c'est au gros de l'hiver qu'ils sévissent avec le plus d'ardeur.

De toute manière, dès que ces saloperie de bestioles entrent en contact avec la chaleur du corps humain, elles passent immédiatement de l’hibernation à leur activité nocive.

Ne compte donc pas sur le froid pour qu'il te protège, mais protège-toi du froid, évite les postillons de tes interlocuteurs et lave-toi fréquemment les mains. Vivement le printemps…  !  

 

 

Publié dans Pourquoi pas

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